etude realise par le cestip (CENTRE ETUDE SOCIOLOGIQUE SUR LE DROIT ET LES INSTITUTIONS PENALES)sur le travail et vie des policiers
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR R. ZAUBERMAN LE 9 JUILLET 2004 AU DOMICILE DE C. GODFRIN
2e affectation, à Montmorency, dans le Val d'Oise après le passage du concours
d'inspecteur principal. C'est un commissariat plus important (une soixantaine de fonctionnaires),
siège d'un district de police que dirige le commissaire. Godfrin s'est trouvé rapidement l'adjoint
du commissaire divisionnaire chef de district en charge de l'aspect judiciaire de l'activité du
commissariat. Voilà comment il décrit le travail (23'23) :
"On était là-bas 2 inspecteurs principaux, donc OPJ, on assurait une permanence tous les 15 jours, un
semaine sur deux si vous voulez, donc là on avait pas mal d'affaires de violences… de cambriolages, beaucoup de
cambriolages dans le secteur du Val-d'Oise parce que c'est un secteur très… très pavillonnaire, très riche, très
relevé, donc on avait beaucoup de villas qui étaient cambriolées, beaucoup de… On a même eu des agressions
violentes sur des personnes à domicile".
Alors qu'en région parisienne vous êtes tous… tous les
gens qui étaient affectés là étaient tous plus ou moins déracinés. Le commissariat c'était une grande famille. Je vais
vous dire, j'ai failli devenir alcoolique hein, parce qu'on s'entendait tellement bien qu'on buvait l'apéritif midi et
soir, à l'époque et un jour j'avais mal à l'estomac, je suis allé voir mon médecin de famille il m'a regardé…
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pourtant j'étais jeune, j'avais quoi… 27-28 ans… Il m'a dit "vous en êtes à combien de Ricards par jour ?" Ah,
j'ai fait le compte dans ma tête, j'ai dit" vous avez raison…".
Des problèmes traités à Montmorency ; à la question du changement de métier entre cette
époque et ses affectations antérieures en province (27'45) :
"Le métier a changé parce qu'il est devenu… il devenu plus difficile dans la mesure où en région parisienne
on a été confrontés tout de suite à des problèmes de violence euh… de violences contre les policiers que je n'avais pas
rencontrées avant, des affaires judiciaires beaucoup plus difficiles, beaucoup plus d'activité. C'était le début, c'était le
début des difficultés dans les banlieues. Entre 1975 et 1981, euh… on a commencé déjà à se rendre compte des
difficultés dans les banlieues. Je pense pas que ce soit un phénomène nou…très nouveau à l'époque mais… ça
commençait… (…) On avait… dans le secteur où j'étais, on avait une cité difficile, à Soizy-sous-Montmorency,
c'était une cité qui portait un drôle de nom, ça s'appelait le Noyer Crapaud, hein, c'était le lieu-dit le Noyer
Crapaud. L'OPAC avait construit des cités… et déjà c'était des cités difficiles. C'était pas un ghetto, mais on y
logeait des gens qui étaient pauvres et on y logeait déjà une population immigrée. Donc quand il se passait quelque
chose sur la circonscription, c'était toujours là que ça se passait… souvent. Les cambriolages dans les zones
pavillonnaires, et les incidents avec les policiers ou les affaires d'alcoolisme dans cette cité où on logeait les gens d'un
niveau social très… très bas".
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